Comprendre l’appareil moteur

Nos pieds : les fondations de notre maison !

Question arithmétique : 26 + 33 + 107 + 19 = pied. Comment l’addition de chiffres peut-elle résulter en des lettres ? C’est simple : 26 os + 33 articulations + 107 ligaments + 19 muscles = le pied. C’est la partie du corps humain qui contient le plus de structures dans un espace si restreint. Certains diront même que, tout de suite après le cerveau, le pied constitue à la fois la partie la plus complexe et spécialisée du corps.

Les pieds sont la fondation de notre maison et, comme un solage, ils doivent avoir un bon équilibre biomécanique, c’est-à-dire être bien alignés. Il est donc aisé d’affirmer que si ce n’est pas le cas, les structures supérieures s’en ressentiront. Un affaissement de l’arche du pied engendre souvent de graves conséquences (rotation interne du genou, débalancement des hanches, déformation de la colonne, etc.), et ces conditions n’entraînement pas nécessairement de douleurs aux pieds mais plutôt aux genoux ou au bas du dos.

Analyse de la marche

L’analyse d’un pas débute au moment où le talon du côté analysé, touche le sol. Cette première phase s’appelle l’attaque du talon. Le talon devrait naturellement s’appuyer au sol légèrement plus en externe et, par la suite, se redresser pour verser momentanément en interne à un maximum de 5 degrés (vue de l’arrière). Cette position se nomme valgus. Elle permet d’amortir le choc induit aux articulations de la cheville et du genou. Si le valgus est trop grand, comme pour la majorité des pieds plats, aucune absorption n’est possible et de là naissent les douleurs.

La seconde phase est la plus longue de tout le déroulement du pas, l’appui unipodal. C’est le moment où un seul pied touche le sol. Ce dernier doit se positionner dans un angle maximum de 15 à 25 degrés d’ouverture par rapport à la ligne de progression que l’on suit en marchant. En deçà ou au-delà de cet angle, il y a signe d’un problème biomécanique. La cheville et le talon doivent se positionner bien droit en dessous de la jambe. Encore une fois, si le pied verse vers l’intérieur (entre les deux jambes) ou l’extérieur, il y a signe de problème biomécanique. Il est à noter que durant la course, les règles sont différentes de même que pour les enfants de moins de trois ans car, à cet âge, l’affaissement peut être normal.

Le genou doit être positionné sous le bassin, vis-à-vis l’articulation de la hanche, quand on le regarde de dos ou de face. Il ne doit pas fléchir vers l’intérieur ou l’extérieur. En flexion, il doit être aligné avec le 2e orteil (le 1er étant le gros). Finalement, le bassin doit se balancer légèrement de haut en bas. Une trop grande amplitude indique un problème musculaire.

La troisième phase est active, c’est celle de la propulsion. Comme son nom l’indique, c’est le moment où le pied se contracte pour pousser afin que l’autre talon attaque le sol. Durant cette période, le talon qui est bien droit par rapport à la jambe quitte le sol et entraîne dans sa suite le côté extérieur du pied. Les orteils quittent ensuite, les uns après les autres, du 5e vers le 1er. Finalement, le gros orteil termine la poussée bien droit par rapport au pied. S’il tourne vers l’intérieur, un hallux valgus (oignon) pourra se développer avec tous les autres problèmes qui s’en suivent.

Une quatrième phase peut être observée même si les orthèses plantaires n’ont aucune influence durant cette période, soit la phase d’oscillation. Pendant cette phase, le pied est en suspend jusqu’à l’attaque du talon qui recommence le cycle. Principalement, on observe que le pied se replie sur la jambe, que le genou fléchit et remonte vers la hanche afin que le pied puisse se dégager du sol. Le bassin va encore une fois se balancer de haut en bas. Ici, c’est beaucoup plus l’amplitude des mouvements que l’on observe. Un bassin qui tangue trop ou un pied qui traîne au sol sont des signes de problèmes mécaniques.

Toutes ces règles sont générales. Évidemment, comme chaque personne est unique et qu’elle est la conséquence de son adaptation à l’environnement, une analyse par un professionnel est importante. Des solutions existent pour vos problèmes bio-mécaniques, laissez-nous le plaisir de vous les exposer.


Entrevue avec un kinésiologue − Analyse biomécanique